Ce prestigieux monument est situé
dans un cadre magnifique au débouché
des gorges du Gardon.
La magie des lieux repose sur la
force des éléments en présence, le monument,
le calcaire des massifs rocheux, l'eau
et la végétation méditerranéenne.
Le Site du Pont du Gard, c'est le
croisement des eaux : entre l'aqueduc
qui serpente dans un écrin de verdure
dense d'où le Pont du Gard surgit pour
franchir la rivière et le Gardon passant
des gorges à la plaine pour rejoindre
le Rhône.
Près de vingt siècles nous séparent
de la construction d'un des ouvrages
de génie civil les plus connus à travers
le monde.
Symbole de la puissance de la civilisation
romaine, il a traversé le temps en conservant
une forme d'éternité que les guerres
successives, les révolutions industrielles
ou les problèmes climatiques ne semblent
pas avoir affecté.
Du haut de ses 49 mètres, le Pont
du Gard est l'élément majeur de l'aqueduc
de Nîmes.
C'est le plus haut pont-aqueduc du
monde romain, remarquablement conservé
et constitué de trois niveaux d'arches
:
6 arches au premier niveau, 11 au
second
et 47 arches au troisième niveau.
Il se distingue des autres ponts-aqueducs
par ses dimensions imposantes, sa
hauteur et l'ouverture de ses arches
: jusqu' à 24,52 mètres pour la plus
grande!
Les piles du premier étage, fondées
sur le rocher, sont larges et
munies d'avant-becs, lui permettant
de lutter efficacement contre la poussée des eaux du Gardon en
période de crue.
Il est construit avec des blocs de
pierres locales (un calcaire de couleur
jaune clair, facile à tailler) qui sont
extraits de la carrière de l'Estel,
située à 500 mètres en aval du monument,
en rive gauche du Gardon.
La construction du Pont du Gard fut
le chantier le plus important de
l'aqueduc, mobilisant peut-être un millier
d'hommes pendant trois à cinq ans.
On estime le volume de pierres nécessaires
à sa construction à 21 000 mètres cubes
et sa masse totale à 50 400 tonnes !
Un
cadre naturel exceptionnel...
Au bord de l'eau, vous pourrez croiser
des hérons, des aigrettes garzettes,
des hirondelles de rivage et le martin
pêcheur.
Sur le monument, vous pourrez même
apercevoir les voltiges du martinet
alpin et, avec un peu de chance, une
espèce protégée emblématique, le castor.
En garrigue, l'aigle de Bonelli vous
survolera, la huppe fasciée vous attirera
par son chant, et au sol vous pourrez
admirer l'arbousier et ses fleurs blanches
côtoyant ses fruits rouges à maturité
au début de l'hiver.
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Un
peu d'histoire...
A
l'époque, Nîmes
est l'une des plus grandes cités des Gaules quand elle devient colonie
de droit latin, en 45 avant Jésus-Christ.
Connaissant une rapide expansion
avec une population qui atteint 20 000
habitants, elle est éblouie par la rapide évolution
de la civilisation romaine.
I er siècle
Si ses besoins en eau ont pu un temps
être satisfaits par la source Nemausus,
la construction d'un aqueduc va lui
donner toute liberté d'exécuter un grand
programme urbain prestigieux par la
création de fontaines, de thermes, de
réseaux d'égouts, de monuments, et d'acquérir
ainsi, le prestige auquel elle aspire.
L'aqueduc de Nîmes, construit entre
40 et 60 après JC, sous les empires
de Claude et de Néron, fut un chantier
important qui dura une quinzaine d'années.
La seule raison d'être de cet aqueduc,
ouvrage de génie civil, consistait à
supporter une canalisation conduisant,
sur 50 km, les eaux des sources d'Eure,
au château d'eau (Castellum) à Nîmes.
Le tracé de l'aqueduc doit épouser
au mieux les possibilités physiques
imposées par le terrain.
Cependant, un dénivelé de 12 m environ
entre le départ et l'arrivée de la canalisation
contraint les constructeurs à réaliser
une véritable prouesse technique, en
calculant une pente permettant l'écoulement
gravitaire de l'eau.
Sur la plus grande partie de son
tracé, la canalisation est enterrée
et construite en large tranchée voûtée
en plein cintre et recouverte par de
la terre.
Les murs sont des moellons en pierre
locale, recouverts d'une couche d'enduit
de mortier de chaux, qui réduit les
infiltrations d'eaux parasites et empêche
les racines de pénétrer.
Si elle est contrariée par un obstacle
géologique ou topographique du relief,
la canalisation sort progressivement
de terre portée par un mur de soutènement,
des arcades continues ou un ouvrage
d'art.
2ème et 3ème siècles : c'est la période
de fonctionnement optimal de l'aqueduc.
Nîmes construit des thermes grandioses
et élève les plaisirs de l'eau au rang
d'art de vivre.
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Les Hauts lieux de la Provence : zoom |
4ème siècle - Faute
de moyens, l'ouvrage ne bénéficie plus
d'un entretien régulier, la végétation
pousse sur le canal et le débit est
considérablement réduit. Dans les campagnes,
des piquages sauvages sont effectués
par des agriculteurs.
6ème siècle - Vers le
début du siècle, l'ouvrage est définitivement
abandonné, au moment ou Francs et Wisigoths
se partagent la région parcourue par
l'aqueduc. La conduite commence à servir
de carrière.
18ème siècle - A la demande
des États du Languedoc, Henri Pitot,
ingénieur hydraulicien gardois, construit
un pont routier accolé au tablier romain
entre 1743 et 1747, pour permettre le
passage sur le Gardon tout en protégeant
l'ouvrage antique.
19ème siècle - Prosper
Mérimée fait inscrire, en 1840, le Pont
du Gard sur la première liste des monuments
majeurs de la Commission des Monuments
Historiques.
19ème et 20ème siècles
- Le Pont du Gard fait l'objet, à de
nombreuses reprises, d'importantes et
pressantes restaurations.
En 1985, le Pont du Gard est
inscrit sur la liste du Patrimoine mondial
de l'Unesco.
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