Renseignements
sur le LUBERON |
Situation
Le
Luberon est le nom donné à un massif
montagneux français peu élevé qui s'étend
d'est en ouest entre les Alpes-de-Haute-Provence
et le Vaucluse : ce massif comprend
trois « montagnes » : le Luberon oriental,
le Grand Luberon et le Petit Luberon,
séparées par deux voies de communication
nord-sud : la route départementale 907
et la route départementale 943. Cette
dernière relie Lourmarin à Bonnieux
et Apt, par la combe de Lourmarin.
Au
nord, la vallée du Calavon, dans laquelle
est située la sous-préfecture du Vaucluse,
Apt, sépare le massif des Monts de Vaucluse.
Au sud, le Luberon est bordé par la
vallée d'Aigues et par la vallée de
la Durance. Le point culminant de la
montagne du Luberon est le « Mourre
Nègre » dans le grand Luberon, sommet
arrondi qui s'élève a 1124 mètres d'altitude.
Le
Luberon présente une grande variété
biologique : A mi-chemin entre Alpes
et Méditerranée, on y rencontre un mélange
de caractères alpins et méditerranéens.
D'autre part son orientation est-ouest
conduit à une grande différence d'ensoleillement
entre les faces nord et sud (Le versant
sud est huit à dix fois plus ensoleillé
que le versant nord). Enfin la combe
de Lourmarin et la vallée de l'Aiguebrun
correspondent aussi à des biotopes différents.
Le
versant sud :
Il
se caractérise par une grande sécheresse,
à laquelle flore et faune ont du s'adapter.
Il n'y a pratiquement pas de sources.
L'élément végétal dominant est le chêne
vert, qui atteignait autrefois jusqu'à
15 m de haut. Il n'en subsiste plus
que des taillis de 3 à 4 mètres. Les
coupes excessives l'ont fait disparaître
par endroits soit au profit du pin d'Alep,
soit pour être remplacé par une garrigue
à plantes odorantes (thym, romarin,
germandrée, millefeuille...). On trouve
aussi le genévrier cade en Provence,
et dont l'huile aux propriétés cicatrisantes
et dermatologiques est utilisée en pharmacie
et pour des savons (Cadum). Le buis,
qui peut vivre plusieurs siècles, l'alaterne,
la garance, le chêne kermès, le ciste
cotonneux, l'aphyllanthe de Montpellier,
etc.
Le
versant nord
Plus
humide et moins chaud, a une allure
plus montagnarde.
Il
est couvert en grande partie par une
chênaie pubescente. Mais le chêne pubescent
(ou chêne blanc, ou blaque selon le
nom local) a besoin de terrains plus
riches que le chêne vert du versant
nord, et demande de l'ombre pendant
les premières années de sa vie. Ce sont
d'autres espèces qui lui préparent le
terrain : Amélanchier, buis, genêt,
genévrier commun, pin sylvestre. Ce
dernier fournit une ombre permettant
à d'autres végétaux de se développer
: Chêne blanc, mais aussi érable de
Montpellier, érable champêtre, alisier
blanc, etc.
En
plus des espèces vivant dans le versant
sud, on trouve le merle noir, le rouge-gorge,
le troglodyte (localement nommé la pétouse),
le pinson des arbres, le geai des chênes,
la mésange bleue, la mésange à longue
queue, la fauvette à tête noire, l'épervier
d'Europe, prédateur des précédents.
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La
montagne est depuis 1977 au cœur d'un
Parc naturel régional du Luberon, qui
attire un important tourisme vert et
culturel en été. Ce tourisme bénéficie
de la présence de nombreux villages
et châteaux historiques, dont celui
de Lacoste, qui fut un des lieux de
résidence du Marquis de Sade. Le Luberon
est également devenu un lieu emblématique
de la haute Provence : de nombreuses
résidences secondaires luxueuses, appartenant
à des personnalités françaises et étrangères
y ont été construites ou achetées depuis
la fin des années soixante-dix.
Les
villages les plus connus du Luberon
sont Roussillon, Ménerbes et bien sûr
Gordes, connu pour son village unique
de « bories », maisons de pierres sèches
caractéristiques de la région dont l'origine
exacte est incertaine. Tous trois font
partie des plus Beaux Villages de France.
Voir aussi Bonnieux, Lacoste, Oppède-le-Vieux,
Cucuron, Lourmarin, Mirabeau...
Les
terroirs du Luberon sont encore connus
pour leurs ocres (« ocres de Roussillon
» et « Colorado » provençal : voir Rustrel)
et pour leurs fromages de chèvre. Enfin,
en viticulture, une appellation d'origine
contrôlée (A.O.C.) « Côtes du Luberon
» regroupe de nombreux crus.
La
grande richesse floristique et faunistique
de cette région classe ce territoire
parmi les sites d'intérêt national et
européen. On peut situer le nombre d'espèces
à environ 1500 pour les végétaux (soit
30% de la flore française) et près de
2300 pour le lépidoptères (près de 40%
des espèces vivant en france), à 135
pour les oiseaux (50% de l'avifaune
de l'hexagone) etc... Le nombre des
espèces rares ou menacées y est trés
important.
Prononciation...
De
nombreux touristes mettent un « é »
à la place du « e » dans Luberon, mais
les orthographe et prononciation correctes
sont Luberon, avec un «e» prononcé comme
dans «peuplier».
Le
terme Lubéron est depuis les années
1980 synonyme de villégiature pour une
société généralement aisée, souvent
parisienne, internationale ou intellectuelle,
en recherche de valeurs authentiques,
de soleil et d'isolement.
Un
peu de Géologie...
Sur
l'échelle des temps géologiques, le
Luberon se situe de la fin de l'ère
secondaire au milieu de l'ère tertiaire.
Le
Petit Luberon (au niveau de Robion)
:
Le
massif montagneux est formé de terrains
secondaires (crétacé inférieur), la
plaine qui l'entoure est principalement
tertiaire.
Il
est constitué d'une zone très large
de calcaires marneux coupés par des
bancs de calcaire plus durs (Néocomien)
formant de grandes falaises. Sur le
versant nord, c'est le barrémien qui
occupe la plus grande surface.
Le
Grand Luberon :
Formé
de calcaires marneux qui lui donnent
son aspect arrondi (Hauterivien).
Autour
de Grambois, de Montfuron, de Forcalquier,
l'Oligocène composé de calcaires en
plaquettes, gypse, lignite, argile,
dolomie a donné lieu à des exploitations
minières.
La
Région d'Apt :
On
y trouve de l'Aptien, du Gargasien (correspondant
à la réserve géologique de Gargas) et
de l'Albien qui forme la vallée d'ocres
du Colorado provençal.
Entre
Bonnieux et Auribeau, une zone de Burdigalien
composé de marnes, molasses et calcaires
gréseux forme les célèbres falaises
de Buoux.
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Un
peu d'histoire...
La
forme la plus ancienne connue du nom :
Louerion est donnée par le géographe
Grec Strabon, qui écrivait à l'époque
de l'empereur Auguste : « Les
auteurs grecs les plus récents nomment
les Salyens Celto-ligures et leur attribuent
tout le pays de plaine qui s'étend jusqu'au
Louérion et au Rhône ». Selon Charles
Rostaing, le nom du Luberon viendrait
d'une racine Lup-, hauteur, suivi du
double suffixe -air-one, que l'on retrouve
dans le nom du Cithéron, montagne de
l'ancienne Béotie.
Parmi
les étymologies fantaisistes, on trouve
celui de « vallée des loups », peut-être
lié a la présence de très nombreux loups
dans le Luberon, qui attaquaient les
troupeaux de moutons. Le dernier loup
fut aperçu en 1922.
La
chaîne constitue une barrière entre
la région d'Aix-en-Provence et la vallée
du Calavon. Le seul franchissement commode
se fait par la combe de Lourmarin, entre
Lourmarin et Apt. Ce passage a été fortifié
depuis la haute antiquité .
Un
peuplement humain du massif est attesté
dès le Paléolithique supérieur.
À
part sur le plateau des Claparèdes et
dans la vallée de l'Ayguebrun, le Luberon
proprement dit n'a jamais été peuplé,
les traces d'habitat se trouvent en
périphérie - comme actuellement. On
trouve cependant de nombreuses grottes
sépulcrales sur tout le pourtour du
massif, et dans les gorges du Régalon.
Si
de nos jours la montagne n'est parcourue
que par des chasseurs ou des promeneurs,
elle a fourni pendant des siècles des
ressources importantes aux populations
vivant à sa périphérie : Lieu de pacage
des ovins qui fournissaient viande et
laine ; bois de chauffage, surtout sous
forme de charbon de bois - on voit encore
souvent les traces de meules des charbonniers
- en un temps où le bois était le seul
combustibles pour le chauffage, la cuisine,
la verrerie, la poterie...
C'est
pour cette raison que toutes les communes
de la périphérie ont une partie de leur
territoire sur la montagne.
De
nombreux vestiges de l'époque médiévale
témoignent de l'importance stratégique
qu'avait alors le massif. Le rôle du
Luberon s'atténue à l'époque moderne
et le massif n'est pas touché par l'industrialisation.
À
plusieurs reprises, la montagne a servi
de refuge : Au XVIe siècle, aux Vaudois
pourchassés par les Catholiques, sous
Napoléon Ier à ceux qui fuyaient la
conscription militaire, à des résistants
lors de la dernière guerre.
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